Lors de l’élaboration du budget 2018, le conseil municipal a réservé une somme de 125 000 $ afin de permettre au Service de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme de faire avancer trois dossiers territoriaux à caractère régional auxquels aucun budget spécifique n’était jusqu’à présent consacré. Grâce à ce montant, provenant des redevances liées à l’exploitation des éoliennes situées en Gaspésie, l’administration aura dorénavant à sa disposition les ressources nécessaires pour assurer un travail soutenu. Ces projets, pour lesquels la chargée de projet, Mme Séverine Palluel, a soumis un plan de travail à la Direction générale en février dernier sont : la création d’un parc régional en terres publiques, le projet paysage et la Politique environnementale.
Rappelons brièvement en quoi consistent ces projets et quels sont les objectifs qu’ils visent.
1. La création d’un parc régional en terres publiques
Les terres publiques, qu’on appelle communément les terres de la Couronne et qui couvrent pratiquement l’ensemble des plages, des dunes de l’archipel, regorgent d’activités de toutes sortes. En effet, depuis des générations, c’est sur ce territoire que les Madelinots pratiquent une multitude d’usages traditionnels comme la cueillette de mollusques, la pêche sportive, la récolte de petits fruits ou de bois de plage, sans oublier la chasse à la sauvagine.
Au fil des années, s’est ajoutée à ces usages dits « traditionnels » une multitude d’activités récréatives et sportives comme le camping temporaire, la voile, le cerf-volant, la circulation motorisée, l’observation des oiseaux et bien entendu la promenade et la baignade. Toutes ces activités font en sorte que le territoire public est fréquenté par beaucoup d’utilisateurs qui ont des besoins et des intérêts souvent très différents.
Évidemment, plus la présence humaine augmente sur ce territoire restreint (60 km2), plus la pression est forte. On voit donc apparaitre des conflits entre les différents utilisateurs. De plus, cette utilisation intensive entre parfois en contradiction avec les efforts de protection des habitats et des milieux naturels, au point de représenter parfois une menace au maintien de certaines activités, qu’elles soient récréatives ou utilitaires.
Avant toute chose, il faut savoir que même si l’on parle de « PARC », il ne s’agit pas d’un parc comme on l’entend habituellement avec des clôtures, une entrée et une sortie! Ce n’est donc pas une infrastructure, mais plutôt un outil de gestion du territoire public.
Voici les bénéfices qui découleront de l’obtention d’un statut juridique de parc régional pour notre territoire public :
• Une opportunité de se doter d’un outil de gestion adapté aux spécificités de notre territoire.
• Une opportunité de s’approprier la gestion de nos terres publiques, en impliquant l’ensemble des acteurs du milieu et particulièrement les utilisateurs.
• Une opportunité de se doter d’un outil de développement durable pour notre archipel.
Pourquoi un parc régional?
Les objectifs de création d’un parc régional qui ont été identifiés par la Communauté maritime et ses partenaires sont :
Assurer la préservation et favoriser la mise en valeur des milieux naturels et des ressources du territoire public, incluant son patrimoine culturel.
Assurer l’accessibilité au territoire du parc et à ses ressources naturelles. Favoriser le maintien des usages traditionnels et le bien-être de la population.
Participer au développement durable de l’archipel, notamment au développement de l’industrie touristique.
Harmoniser les usages et prévenir les conflits potentiels.
Assurer une gestion concertée, transparente et locale du territoire public et de ses ressources naturelles. Permettre la diminution du nombre d’interlocuteurs gouvernementaux (principe de guichet unique) pour le territoire du parc.
Favoriser la concertation et l’implication citoyenne.
Favoriser la recherche, l’éducation et la connaissance du milieu.
Est-ce que ce modèle de gestion existe ailleurs ?
Plusieurs MRC du Québec ont adopté ce modèle de gestion dans le but d’assumer une plus grande prise en charge du développement de leur territoire public. Preuve que cette approche porte ses fruits, certaines MRC ont même créé plusieurs parcs régionaux à l’intérieur de leurs limites territoriales. Il existe même une association « Association des parcs régionaux du Québec » qui regroupe plus d’une quarantaine de membres à travers la province. Pour en savoir davantage sur cette Association, vous pouvez consulter le https:// www.parcq.ca. Par ailleurs, dans la région Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, ce type de structure n’existe pas encore. Nous serions donc les premiers à en faire l’expérience, une autre opportunité de se démarquer.
Étapes franchies jusqu’à maintenant
Signature d’une Entente de délégation de gestion des terres publiques avec le gouvernement (étape préalable et essentielle à la création d’un parc régional);
Réalisation par le CERMIM d’une étude de préfaisabilité sur la création d’un parc régional;
Consultation individuelle des principaux groupes d’utilisateurs des terres publiques (20 organisations et 50 personnes rencontrées);
Élaboration de scénarios de gestion comportant les avantages et les inconvénients inhérents à chacun.
Séances d’information et déclaration d’intérêt au gouvernement
De façon assez unanime, les représentants des organisations rencontrées jusqu’à présent reconnaissent que le projet de parc régional peut représenter une solution à de nombreuses problématiques existantes, en regard de l’utilisation de nos terres publiques.
Avec tout le travail accompli jusqu’à présent et un projet qui prend forme, le moment est maintenant venu de rencontrer les citoyens afin de les informer plus en détail sur les objectifs d’une telle démarche. Pour ce faire, le directeur du Service de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme, M. Serge Bourgeois, ainsi que la chargée de projet, Mme Séverine Palluel, tiendront prochainement des séances d’information.
La gestion des terres publiques vous préoccupe? Vous utilisez ce territoire pour vos activités et vous souhaitez que leur maintien soit assuré dans le respect des milieux naturels et des autres utilisateurs? Vous êtes chasseur ou pêcheur sportif, amateur de sport de voile, fervent de nature sauvage? Vous aimez cueillir des petits fruits, des palourdes, des coques, ou tout simplement vous promener sur les plages en VTT ou à pied? Restez donc à l’affût pour connaitre les dates des événements d’information qui auront lieu bientôt.
L’objectif de ces événements est d’abord d’informer les citoyens sur les problématiques de gestion du territoire public de l’archipel, sur le projet de parc régional, ainsi que sur les avantages offerts par ce statut.
Une période d’échange sera également prévue pour répondre aux questions de la population et pour recueillir des renseignements ou des commentaires permettant la bonification du projet.
Pour réussir, ce projet a besoin d’un appui de la population et d’une participation active de l’ensemble des intervenants. Nous comptons donc sur votre participation, qui est essentielle à la poursuite de ce projet, car celui-ci constitue non seulement une solution à plusieurs problèmes de gestion de territoire, mais il offre aussi une opportunité de développement favorable à tous les Madelinots.
2. Le projet paysage
Historique
Le projet paysage prend son origine dans les préoccupations citoyennes qu’a suscité la hausse soudaine du nombre de nouvelles constructions enregistrées au début des années 2000, et dont les implantations montraient une tendance à sortir des zones habitées. En effet, depuis quelques années nous voyons apparaitre de nouvelles constructions dans des secteurs reconnus comme étant des paysages emblématiques, qui auparavant étaient principalement réservés à des activités agricoles. Le chemin des Montants à Havre-aux-Maisons en est l’exemple le plus parlant.
Après d’intenses discussions à l’époque de la révision du schéma d’aménagement (2008-2010), le conseil a décidé de ne pas interdire la construction en retrait des secteurs desservis, en optant plutôt pour l’application d’une réglementation spécifique le « Règlement sur les usages conditionnels » qui tient compte de plusieurs enjeux, dont l’importance de protéger le paysage. Toutefois, les paysages emblématiques ne sont pas tous en zones agricoles ou forestières et certaines implantations même en zone résidentielle portent parfois atteinte au paysage.
Constat
Même si nous avons mis en place une réglementation qui tient compte de cet enjeu, il reste que celle-ci ne garantit pas la protection de certains paysages emblématiques, qui constituent sans aucun doute le meilleur des produits offerts aux visiteurs tout en contribuant à la qualité de notre milieu de vie. Les analyses réalisées jusqu’à maintenant nous confirment que l’approche ou les outils en place doivent être revus si nous voulons assurer le maintien de cette qualité paysagère de haut niveau et largement reconnue ici comme ailleurs.
La caractérisation des particularités de nos paysages est chose faite, et l’adoption de la Charte des paysages en 2017 montre clairement l’engagement politique du conseil. Maintenant que nous connaissons bien l’enjeu, il faut passer à la prochaine étape, soit celle des mesures concrètes.
Mobiliser l’appareil municipal et les citoyens, développer nos compétences et innover dans la façon de protéger nos paysages, voilà le défi que nous allons relever dans les prochains mois.
3. La Politique environnementale
Adoptée en 2016, la Politique environnementale comprend un plan d’action qui doit guider la communauté lors de réalisation d’interventions en lien avec nos enjeux environnementaux. Sa mise en œuvre consiste à jouer le rôle de chef d’orchestre auprès des différents services municipaux et des principaux partenaires du milieu, afin de s’assurer que cette Politique et le plan d’action qui lui est rattaché soient pris en considération dans le cadre de la réalisation de nos mandats respectifs.
Si vous avez des questions, des commentaires ou des suggestions en lien avec les trois projets énumérés précédemment, vous pouvez communiquer avec le directeur de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme, M. Serge Bourgeois, au 418 986-3100, poste 115, ou à sbourgeois@muniles.ca.
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