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La création d’un parc régional sur les terres publiques, un projet motivant et rassembleur

Au schéma d’aménagement et de développement révisé de l’Agglomération des Îles-de-la-Madeleine, entré en vigueur en 2010, apparaît une action qui consiste à mettre en place un parc régional sur les terres publiques de l’archipel. Preuve qu’il suscite de l’intérêt, ce projet apparaît également au Plan régional de développement intégré des ressources et du territoire, ainsi que dans la planification stratégique régionale, Horizon 2025. Ce concept de parc régional c’est tout simplement un outil permettant à une MRC, dans notre cas à une agglomération, d’assurer une meilleure gestion de son territoire public qui, sur l’archipel, représente pas moins de 30 % de sa superficie totale. Plusieurs régions du Québec se sont dotées de ce type de cadre de gestion et dans la grande majorité des cas les résultats se sont avérés très positifs, à la fois pour les gestionnaires du territoire, mais aussi et surtout pour les utilisateurs. En effet, le parc régional est à ce jour le seul statut qui permette à une MRC de mettre en œuvre une gestion ajustée à sa réalité territoriale et de se distancier des réglementations gouvernementales souvent peu adaptées au contexte local. Ainsi, dans certaines MRC, on peut compter jusqu’à 4 ou 5 structures de parc régional différentes, permettant aux gestionnaires de faire des choix de fonctionnement concertés et faisant consensus au sein des utilisateurs.



Sur le territoire de l’archipel, les terres publiques jouent un rôle très important à bien des égards. En effet, c’est ce territoire qui nous permet de circuler d’une île à l’autre en assurant un lien terrestre. C’est aussi un bouclier qui nous protège des assauts de la mer en assurant le maintien des lagunes et, comme nous le savons, ces terres abritent une faune et une flore exceptionnelle, des espèces rares et parfois même uniques à notre territoire. Mais au-delà de ces particularités physiques ou écologiques, il ne faut surtout pas oublier que les terres publiques permettent la pratique d’une multitude d’activités par de nombreux utilisateurs. La chasse et la pêche sportive, la cueillette de mollusques et de petits fruits, la randonnée pédestre, équestre, l’observation de la nature, les sports de voile, la circulation hors route, le camping, la baignade sont tous des activités que pratiquent beaucoup de Madelinots et de nombreux visiteurs. Il y a donc ici un apport social et économique directement lié à l’existence même de ce territoire et dont le maintien et la mise en valeur sont essentiels à la vitalité de notre communauté.


Dans la continuité et la mise en œuvre du schéma d’aménagement et de développement de 2010, le conseil d’agglomération a confié au Centre de recherche sur les milieux insulaires et maritimes (CERMIM) le mandat de réaliser une étude de préfaisabilité sur le projet de parc régional. L’objectif de cette étude était d’éclairer l’Agglomération sur la pertinence de se doter d’un tel outil de gestion. Plus spécifiquement il s’agissait principalement de :

• Définir des objectifs préliminaires du parc;

• Identifier les terres ciblées et décrire ces secteurs tant du point de vue environnemental que socioculturel;

• Documenter des exemples de parcs régionaux ailleurs au Québec dont la structure ou le mode de fonctionnement seraient applicables à la réalité des Îles.

Les résultats de cette étude de préfaisabilité tendent à démontrer que le projet de parc régional constituerait bel et bien pour le milieu une opportunité qui permettrait une meilleure gestion de ce territoire tout en assurant le maintien des activités qui s’y pratiquent. C’est d’ailleurs sur la base des conclusions de cette étude que le nouveau comité consultatif sur les terres publiques et l’environnement (CCTPE[1]) a recommandé au conseil d’agglomération de poursuivre le travail d’analyse et de consultation. Bien que le conseil d’agglomération ait entériné cette recommandation lors de sa séance de septembre dernier, il faut préciser qu’il reste encore beaucoup de travail à faire avant qu’il soit éventuellement décidé officiellement et légalement de la mise en place d’un parc régional.

Chose certaine, ce projet n’a de chance de réussir que s’il arrive à rassembler les décideurs, les organismes du milieu, la population et particulièrement les utilisateurs autour d’objectifs communs qui de façon préliminaire pourraient ressembler à ceux-ci :

• Assurer la préservation des milieux naturels et des ressources de manière à garantir l’utilisation pérenne du territoire;

• Assurer l’accessibilité pour la population locale du territoire et à ses ressources naturelles;

• Harmoniser les usages et prévenir les conflits potentiels;

• Assurer une gestion concertée et transparente du territoire public et de ses ressources naturelles;

• Favoriser la préservation et la mise en valeur du patrimoine culturel lié aux milieux naturels du parc;

• Innover dans la gestion du territoire public et des ressources, dans l’offre d’activités, dans la mise en œuvre de partenariats et dans la mobilisation de financement;

• Mobiliser la population et les acteurs clés du milieu autour d’un projet rassembleur, structuré et adapté aux réalités locales;

• Favoriser le maintien des usages traditionnels;

• Favoriser la recherche, l’éducation et la connaissance du milieu;

• Être économiquement viable;

• Favoriser le bien-être de la population;

• Favoriser la promotion et le développement de l’industrie touristique.


Au cours des prochaines semaines, la chargée de projet va poursuivre le travail amorcé en tenant des rencontres de discussions avec les principaux groupes d’utilisateurs de terres publiques, tout simplement pour discuter du projet et connaître leurs attentes, leurs appréhensions ou inquiétudes. Plus tard cet automne, il est prévu de tenir des séances de consultation conviviales où la population sera invitée à prendre part à la discussion à l’échelle des villages ou des cantons. Une fois cette étape franchie, le conseil d’agglomération pourra décider de mettre fin à la démarche ou d’aller de l’avant par une déclaration officielle d’intention au gouvernement. La création d’un parc régional ne peut être envisagée sans le concours et l’appui de la population locale. C’est pourquoi l’Agglomération espère voir les citoyens et les organismes s’impliquer dans les prochaines étapes. La chargée de projet contactera dans les semaines à venir les principaux groupes d’utilisateurs du territoire public. Si à titre personnel ou en tant que représentant d’un organisme vous vous sentez particulièrement interpellé par le projet, n’hésitez pas à nous contacter.


Sévérine Palluel

Chargée de projet

Municipalité des Îles-de-la-Madeleine

418 986-2225, poste 118


Serge Bourgeois

Directeur de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme

Municipalité des Îles-de-la-Madeleine

418 986-3100, poste 115

[1] Municipalité des Îles-de-la-Madeleine, Municipalité de Grosse-Île, Comité ZIP, Attention FragÎles, Société de conservation des Îles-de-la-Madeleine, Tourisme Îles de la Madeleine, Club VTT des Îles, MTQ, MAPAQ, CERMIM, Bon goût frais des Îles, trois utilisateurs et deux citoyens de la société civile.

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